Dès utilisation de l’outil informatique dans le cadre d’un cours, je rappelle
aux élèves l’existence de la charte informatique de l’établissement signée en
début d’année scolaire.
Parmi les articles pouvant être transgresser lors d’une situation de cours :
-
« l’utilisation d’Internet à des fins personnelles (autres que dans
le cadre d’activités de formation), ou à des fins ludiques »,
- la création de « messages de nature
diffamatoire, discriminatoire, pornographique, ou d’incitation à la violence
diffusés par Internet », ces messages tombant sous le coup de la loi pénal.
En la signant, chaque élève accepte les contrôles effectués par les
enseignants ou les administrateurs réseaux. L’ensemble de la classe est encadré,
surveillé lors de recherches et d’expérimentations des outils informatiques.
Les différentes situations d’enseignement mise en œuvre, s’appuient sur
cette charte.
Durant la séquence de création
d’un avatar destiné à Facebook, la
seconde séance débute par une phase de verbalisation. J’insiste sur l’utilisation des réseaux sociaux et la diabolisation
fréquente faite à leur sujet. Un objectif : faire prendre conscience des
risques liés à la diffusion de données confidentielles et d’images personnelles,
et des avantages d’une utilisation maîtrisée de ce genre de réseaux
(interactions/ suivi de groupes/ communication/ etc.).
Je demande aux élèves de se rendre sur le site www.123people.fr et de vérifier l’étendu de
leur présence sur la toile. Ils sont souvent surpris de voir leurs photos
accessibles publiquement. Les élèves sont ainsi plus réceptifs au propos tenus
et se montrent plus prudents lors de publications effectuées sur Internet (diminution
des publications trop personnelles, réglages de la confidentialité sur les
réseaux sociaux améliorés, etc.).
A
la fin de cette phase de verbalisation, nous utilisons l’outil informatique.
Cela implique d’ouvrir une session. L’ensemble des élèves et enseignants
disposent d’un identifiant et d’un mot de passe afin de se connecter au sein de
l’établissement. L’identifiant, pour l’ensemble des élèves, est construit de
manière similaire. Au contraire, le mot de passe étant personnel, seul
l’individu concerné en a connaissance. En cas d’oubli de sa part, je prends
soin de lui créer un nouveau mot de passe, en sa présence, via l’interface
d’HARP. Le mot de passe créé correspond à son prénom. Lors du changement,
certains élèves souhaitent me communiquer leur mot de passe personnel afin d’éviter
un nouveau changement au démarrage. Je refuse, leur expliquant qu’un mot de
passe est confidentiel et que l’enseignant n’est pas censé le connaître. Après
connexion, l’élève a le devoir de modifier immédiatement son mot de passe. Rappelons-le,
la charte de l’établissement stipule que le « titulaire s’engage à
conserver secrets les éléments constitutifs de son identification ».
De même, lorsqu’un
élève n’a pas de session créée au sein de l’établissement (ce qui est le cas de
certains de mes élèves en apprentissage via le GRETA et intégrés à mes
classes), il n’est pas envisageable qu’un élève d’une autre classe permette
l’accès à sa propre session en communiquant ses données personnelles. Dans ce
cas, des binômes de travail sont créés de manière à ce que l’ensemble des
élèves bénéficie d’un accès à Internet.
Ces situations me
permettent de sensibiliser l’élève aux risques liés à l’usurpation d’identité,
que ce soit au sein de l’établissement comme à l’extérieur : tout acte
préjudiciable réalisé sous l’identité d’un autre le rendant, en premier lieu,
coupable des faits.
A la fin de la séquence, je n’ai pas souhaité qu’ils
intègrent leur avatar à leur profil Facebook
afin de respecter leur sphère personnelle :
- l’élève ne souhaitant peut-être pas modifier son
avatar,
- l’élève ne souhaitant pas peut être pas posséder un
compte sur ce réseau social,
- des
informations personnelles auraient pu être vues par les personnes alentours.
Propriété intellectuelle et droit à l'image
Dans le domaine de l’enseignement, les règles de la propriété
intellectuelle s’appliquent à 2 niveaux :
- en tant qu’usagers des œuvres, enseignants et élèves
doivent respecter les conditions d’utilisation émises par l’auteur ou ses
ayants droits,
- en tant que créateurs, les réalisations des élèves
sont protégées par le droit d’auteur.
Enseignant en Arts Appliqués et culture artistique, le
travail de recherches de visuels est une partie importante de la création d’une
séquence de cours.
L’établissement est abonné à Lesite.tv,
(http://www.lesite.tv/), site Internet
proposé par France Télévision et le SCEREN. Grâce à cet abonnement, je peux
librement diffuser à mes classes les différents extraits qui s’y trouvent.
Bien qu’ayant conscience de la réglementation concernant la propriété
intellectuelle, je ne me limite pas à la diffusion d’œuvres bénéficiant des
autorisations. J’engage ainsi ma responsabilité personnelle dans la diffusion
en classe, d’œuvres d’arts visuels, prônant l’intérêt pédagogique et la
création de cours de meilleure qualité.
J’envisage de
créer un blog regroupant les meilleures réalisations faites par les élèves en
réponse à des sujets de création donnés. Un lien vers l’adresse de ce blog apparaîtrait
sur le site de l’établissement. Cela permettrait notamment une plus grande
valorisation des élèves, un partage auprès des enseignants de la discipline, du
résultat de certaines de mes pratiques pédagogiques, le tout en valorisant la
discipline auprès de l’ensemble de la communauté éducative et des parents
d’élèves. La diffusion se ferait sur un temps défini : une année scolaire.
Passé ce délai, l’ensemble des créations serait supprimé pour assurer un
renouvellement l’année suivante (je pourrais ainsi préciser la durée de
diffusion sur la demande d’autorisation).
Les travaux
d’élèves relevant du droit d’auteur, l‘enseignant ou l’établissement scolaire
désirant publier des travaux d’élèves doit obtenir l’autorisation écrite de
l’élève (majeur ou mineur) et de ses responsables légaux (si élève mineur).
Cette demande d’autorisation pourrait être distribuée en début d’année, lors du
premier cours. Après chaque évaluation, je ferais part aux élèves concernés de
mon envie de publier leurs travaux afin d’obtenir leur accord tacite (un élève
pourrait me donner son accord en début d’année et, pour une réalisation
personnelle en cours d’année, souhaiter qu’elle ne soit pas diffusée).
Deux
situations possibles :
- l’élève (majeur ou mineur) refuse la publication de
ses travaux.
=> Je ne
diffuse pas ses travaux, me limitant à la diffusion des réalisations de ses
camarades,
- l’élève (majeur ou mineur) souhaite que ses travaux
soient publiés, seulement ses parents s’y opposent.
=> Je ne
mets pas en place ce blog, ne souhaitant pas exclure de ce projet (contre leur
volonté) certains élèves. Les classes sont informées qu’il y a eu un nombre
important de refus de la part des élèves et responsables légaux, l’intérêt
pédagogique de ce projet en étant fortement perturbée. Les personnes concernées
ne sont évidemment pas citées pour éviter qu’elles soient sujettes aux
railleries.
Si sur ce même blog, je souhaitais diffuser des
photographies des élèves (durant la réalisation de travaux par exemple), il est
pour moi impératif de m’assurer de leur entière adhésion. Avoir la responsabilité
d’une classe et faire figure d’autorité face à celle-ci, n’implique en rien de
perdre cette notion de respect mutuel de la personne que l’on souhaite
transmettre aux élèves.
Quoiqu’il en soit, d’un point de vue législatif, l’article 9 du Code Civil
donnerait aux individus le droit à la protection de leur image. Ainsi, comme
pour ses œuvres, la personne concernée pourrait s’opposer à la diffusion et à
l’utilisation de son image. Elle devrait fournir une autorisation et obtenir celle
de ses responsables légaux si elle est mineure.